Récapitulatif chronologique d'une histoire à "rebondissement"...
Acte I : Forte baisse à la bourse de New York le 6 mai 2010
Une erreur de trading dans une grande banque américaine serait à l'origine du plongeon qui a fait perdre jusqu'à 9 % aux trois grands indices boursiers de Wall Street.
La séance a été une nouvelle fois marquée par les craintes des investisseurs concernant d'éventuelles répercussions de la crise grecque sur la reprise économique mondiale. Le décrochage du milieu d'après-midi a rappelé les pires séances de l'automne 2008 au moment de l'éclatement de la crise financière.
Moins de 90 minutes avant la clôture, le Dow Jones a décroché de près de 1.000 points, soit environ 9%. Une chute (la plus forte en points depuis février 2009) qui a déclenché des rumeurs sur de supposés problèmes techniques.
Les échanges automatisés n'en ont pas moins intensifié les tendances à la vente, lorsque se sont déclenchés les programmes élaborés pour vendre les titres à partir d'un certain niveau de baisse. Les ventes ont entraîné d'autres ventes au fur et à mesure que le marché chutait. "Je pense que les machines viennent de prendre le pouvoir. Il n'y a pas beaucoup d'interaction humaine", a déclaré Charlie Smith, responsable des investissements à Fort Pitt Capital Group. "On savait que les échanges automatisés pouvaient nous échapper, et je crois que c'est ce qu'on a vu aujourd'hui".
Cette opération aurait été entrée dans le système par un membre du personnel de la banque Citigroup, selon plusieurs sources.
Selon porte-parole de Citigroup a dit que la banque enquêtait sur cette rumeur, mais qu'elle n'avait pour l'heure pas de preuve qu'une transaction erronée ait été passée.
Selon certaines sources, la transaction erronée concernerait des contrats E-Mini, c'est-à-dire des contrats à terme sur indices boursiers négociés sur la plate-forme de transactions Globex du Chicago Mercantile Exchange (CME). La composition des E-Mini est similaire à celle du S&P 500.
"Je peux confirmer que nos marchés ont fonctionné correctement et qu'il n'y a pas eu de problème", a déclaré un porte-parole du CME.
Le marché Nasdaq a indiqué qu'il travaillait avec d'autres marchés pour étudier ce qui s'était passé entre 14h40 et 15h00, au moment du plongeon. Il a dit par la suite qu'il enquêtait sur d'éventuelles transactions erronées concernant plusieurs titres exécutées entre 14h40 et 15h00.
Les écarts de cours très prononcés entre certaines valeurs ont relancé les critiques concernant les transactions ultra-rapides, réalisée à partir d'ordinateurs sophistiqués.
Certains ont dit craindre que les autorités de régulation ne perdent le contrôle des marchés dans un monde de transactions algorithmiques.
"La probabilité que les ordinateurs géants à grande vitesse suscitent de fausses transactions et créent le chaos ont à nouveau refait surface aujourd'hui", a déclaré le sénateur démocrate Edward Kaufman dans un communiqué.
"La bataille pour les algorithmes (...) doit être placée à l'intérieur d'un cadre réglementaire significatif." Edward Kaufman et un autre sénateur démocrate, Mark Warner, demandent que le Congrès enquête sur les causes de la dégringolade des marchés américains, qui, à son point le plus spectaculaire, a vu près de 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière s'envoler en fumée.
Acte II : Les transactions à très grande vitesse critiquées
Le marché Nasdaq a indiqué qu'il travaillait avec d'autres marchés pour étudier ce qui s'était passé entre 20 h 40 et 21 heures, au moment du plongeon. Il a dit par la suite qu'il enquêtait sur d'éventuelles transactions erronées concernant plusieurs titres exécutées dans ce laps de temps. Les écarts de cours très prononcés entre certaines valeurs ont relancé les critiques concernant les transactions ultrarapides, réalisées à partir d'ordinateurs sophistiqués.
Certains ont dit craindre que les autorités de régulation ne perdent le contrôle des marchés dans un monde de transactions algorithmiques. "La probabilité que les ordinateurs géants à grande vitesse suscitent de fausses transactions et créent le chaos a à nouveau refait surface aujourd'hui", a déclaré le sénateur démocrate Edward Kaufman dans un communiqué. "La bataille pour les algorithmes (...) doit être placée à l'intérieur d'un cadre réglementaire significatif." Edward Kaufman et un autre sénateur démocrate, Mark Warner, demandent que le Congrès enquête sur les causes de la dégringolade des marchés américains, qui, à son point le plus spectaculaire, a vu près de 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière s'envoler en fumée.
Acte III : Dénouement, c'était eux ! (enfin, il paraît...)
Le mystérieux gros vendeur de contrats à terme pendant le plongeon des Bourses américaines le 6 mai n'était pas un "hedge fund" ou un spécialiste du trading à haute fréquence, comme le soupçonnaient de nombreux observateurs, mais la société de gestion Waddell & Reed Financial, selon un document que s'est procuré Reuters.
Le document du CME ajoute que la vente par Waddell des 75.000 contrats "a semblé à première vue, constituer une activité anormale".
Pendant les 20 minutes concernées, 842.541 contrats ont été traités sur les "e-minis", selon le document de CME qui ne précise pas la part de Waddell dans ce volume. (C'est énorme sur une si petite prédiode - voir graphique barres bleues représentants le volume pour chaque période de 15 minutes).
Pour résumé : Tout cela devrait me porter à rire, mais finalement, non.
Nous avons encore une preuve concrête et récente que la finance mondiale est, en ce moment gérée, soit par des automates aux algorithmes délirants et incontrolables, soit par des esprits humains malades, animés par la cupidité et la dissimulation clientéliste.
A part ça, tout va bien.