L'activité de trader nous pousse à chaque instant à faire des choix dans un laps de temps particulièrement réduit avec de multiples pressions à la clef.
Comment aborder ce sujet ? Quels type de choix ? Il est possible de mettre en évidence deux éléments de réflexion : choix conscient, choix inconscient.
Un choix conscient, est un choix pour lequel on sait identifier les motifs en cause, du moins les principaux,
et un choix inconscient, est un "choix" pour lequel on ne sait pas identifier les motifs en cause.
Dans une situation donnée, le choix que nous faisons est le strict reflet de l’importance des motifs qui
interviennent en nous. Le plus fort à l'instant T, l’emportant globalement sur les autres. Toutefois, La pression du trader devant des fluctuations inattendues de cotations peuvent bousculer
cet ordre. La question à résoudre est donc plutôt de comprendre d’où proviennent nos choix. De
quoi sont-ils les fruits ?
Nous pouvons séparer l’analyse en deux cas distincts : les choix portant sur des alternatives sans importance, et celui portant sur des alternatives importantes.
Le premier cas est le moins clair. C’est celui où l’on ne saura pas identifier les motifs de nos
actions. C’est l’inconscient qui intervient principalement à ce niveau, nos habitudes comportementales ancrées. Sinon, nous saurions identifier ces motifs qui interviennent. Pour le deuxième
cas, les alternatives paraissent d’importances différentes, il est bien évident que c’est l’alternative la plus lourde de conséquence, que ce soit en plaisir ou en déplaisir, qui est prise
en compte en priorité. En fait, le seul vrai cas qui pose problème est celui du type du dilemme de l’âne de Buridan.
La petite histoire de ce dilemme va nous changer de l'univers du trading et des marchés financier. Il y aura sûrement quelque chose à en retirer.
Donc, "notre" âne de Buridan, se trouve à égale distance d’un picotin
d’avoine et d’une écuelle d’eau. Il attribue la même valeur à l’un et à l’autre, ne sait vers lequel se diriger en premier. Ainsi perdu dans les méandres d’une alternative insoluble, il
finit par mourir entre les deux, en n’ayant pas pu esquisser le moindre pas.
La thèse du libre arbitre dit ici que l’homme se distingue de l’âne du Buridan car il est lui, bien capable d’effectuer un choix au hasard entre le picotin et l’écuelle. Cela va lui
permettre au final de goûter aux deux et donc de ne pas mourir. Ouf ! j'ai eu un doute...
La réalité ne nous proposera jamais rien de tel car deux alternatives n'auront jamais la très exacte importance à nos yeux. Si nous estimons à tel ou tel moment que c’est le
cas, c’est là le signe que nous sommes aveugles quant à l’impact des motifs qui nous influencent. Cela peut arriver en trading.
Le seul fait que deux choses soient différentes suffit pour que leurs caractères nous soient eux aussi différents. Cette différence suffit à rendre inefficace l’analyse par l’âne de
Buridan.
L'erreur commise, est que l’on transforme une anecdote pour l’esprit, en expérience réelle. Cela suppose qu’il existe bien un âne incapable de déterminer un mode
d’action lui permettant d’accéder à la fois au picotin et à son eau. En plus de n'être pas flatteuse pour cet équidé, cette démonstration, n’est finalement qu’une manipulation de
l’esprit.
Ce qui guide nos
actions, c’est, la combinaison des motifs extérieurs qui existent au moment où nous avons à choisir (l'avance sur notre plan de trade, les annonces économiques, l’ambiance dans laquelle nous
nous trouvons, le temps, etc.), et de nos motifs intérieurs (notre éducation, nos habitudes, nos goûts, etc.). Il semble qu'à aucun moment notre volonté ne peut agir en étant dégagée de ces
motifs. Aussi, certains philosophes expliquent que nos motifs intérieurs, nos déterminismes propres, ne changent jamais et ne peuvent produire, à toute époque, que les mêmes
résultats.
Ces affirmations nient l'existence du rôle de l’apprentissage et de la mémoire dans notre construction personnelle. Albert Einstein écrivait de son côté : "Aucun problème ne peut être résolu, sans changer l'état d'esprit qui l'a
engendré". C'est notre attitude mentale qui teinte nos pensées et par extensions la pertinence
de nos choix.
Vaste sujet, n'est-il pas ? Qu'en pensez-vous ?
Pour moi, c'est clair : HI HAN
!